EXPOSITION FERMÉE JUSQU’À NOUVEL ORDRE À COMPTER DU 30.10
EN RAISON DU CONTEXTE SANITAIRE

EXPOSITION FERMÉE JUSQU’À NOUVEL ORDRE À COMPTER DU 30.10 EN RAISON DU CONTEXTE SANITAIRE.
En espérant pouvoir vous accueillir de nouveau début décembre.

Violaine Lochu et João Fiadeiro imaginent un projet collectif, interactif et évolutif qui est aussi l’aboutissement d’une année de recherche et de création au sein de l’école d’art de la Villa Arson autour des pratiques d’improvisation. Une exposition conçue comme un « geste » improvisé et indéterminé, progressivement indexée sur des rencontres, incluant l’environnement physique, l’espace, le temps et la durée, les médiateurs ainsi que les publics qui seront invités à s’adapter « en temps réel » aux variations de cette proposition pas comme les autres.

L’exposition moving things réunit Violaine Lochu, performeuse, artiste visuelle et sonore française, et João Fiadeiro, danseur, chorégraphe et théoricien portugais. Le groupe de travail* à l’origine du projet leur a proposé de produire une exposition progressivement indexée sur des rencontres, incluant l’environnement physique, le temps et la durée de l’exposition, les médiateurs et les différents publics, et travaillant en circuit court avec un minimum de transports, production et formalités administratives alourdissant tant – et de plus en plus – les processus de mise en œuvre des expositions.»**

Inspiré des ateliers de la Villa Arson, mais aussi de tabliers de jeux et des intérieurs japonais, Violaine Lochu conçoit une installation à performer, une sorte de playground aux possibilités infinies. Ce dernier est constitué de matériaux bruts, choisis pour leur potentialité de transformation (tissu, élastique, matières chimiques, œufs, gélatine, pâte à modeler, aluminium…) et est activé par des performeurs formés à l’approche de l’improvisation*** transmise par João Fiadeiro selon l’analyse de leurs propriétés (poids, taille, matière, couleur…) et leurs potentialités performatives (sonore, chorégraphique, théâtrale…).

Ainsi ces éléments – pliés, rangés selon une esthétique minimaliste le long des murs de la Galerie Carrée – seront peu à peu déployés sur l’ensemble de l’espace selon un protocole précis : le visiteur est invité par un médiateur-performeur à répondre à un questionnaire aux allures administratives. Les réponses données sont codées, formant ainsi un “algorithme” qui se réfère à une partition recensant différents types de relations entre corps et objet. Ce code indirectement induit par les réponses du visiteur, indique aux performeurs quelle type d’action réaliser. A la fin de journée, l’espace central de la Galerie Carrée est balayé afin que le lendemain, l’exposition reparte de zéro. Cette règle du jeu agit comme un écrin pour l’improvisation : en effet, le protocole a été conçu de manière à ce qu’aucune action ne soit écrite ou déterminée à l’avance, demandant aux performeurs une « composition en temps réel ».

Pour João Fiadeiro, composer « en temps réel » oblige à un changement de paradigme avec la notion de temps. Au lieu d’utiliser les expériences passées et les attentes futures comme paramètres, il s’agit pour lui d’opter pour une sensibilité radicale envers le moment présent. Le temps cesse d’être perçu de façon linéaire, il est vécu comme une bande de Möbius – où l’intérieur et l’extérieur, l’avant et l’après se mélangent et se confondent – créant les conditions pour «voir à nouveau», comme pour la première fois. Avec pour point de départ le coefficient d’invisibilité des corps en situation de s’adapter à toute convention (comme celle de visiter une exposition par exemple), les performeurs jouent des frontières entre le réel et la fiction, le vrai et le faux, l’absence et la présence. Ces oscillations contraires laissent des traces qui participent ainsi à la construction du paysage de l’exposition et sont documentées par les médiateurs. Agissant comme archives de l’exposition, ces documents sont mis sur le site movingthings.org, réalisé par le webdesigner Christophe Hamery afin que l’exposition soit accessible en permanence en ligne comme un laboratoire apparent où l’on aperçoit des fragments, des restes ou des traces d’actions inachevées, des objets trouvés ou oubliés… Cet écran sur une exposition en perpétuel mouvement fait également de moving things une réflexion sur la mémoire de la performance. Comment la documenter ? Quel statut donner à des images ? Un souvenir est-il une œuvre ?

Les workshops organisés par les deux artistes pour préparer les performeurs à interagir, à s’adapter à leur environnement, ainsi qu’à répondre à tout processus d’improvisation, et dans la lignée d’un programme de recherche annuel Improvisation/Indétermination***, ont également transmis aux performeurs des manières de ne pas agir comme des interprètes mais comme des participants autonomes. Plus qu’esthétique, ce projet contient en effet une dimension éthique analysant les notions d’écoute, de transmission, d’engagement, de responsabilité individuelle et collective. Sujets éminemment politiques.

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*Le groupe de travail à l’origine de l’exposition est formé de Jérôme Mauche (écrivain, éditeur et enseignant à la Villa Arson), coordinateur, Joan Ayrton (artiste et enseignante à la Villa Arson), Ondine Bréaud-Holland (philosophe et enseignante au Pavillon Bosio de Monaco), Alice Godfroy (improvisatrice et enseignante-chercheuse en danse), Eric Mangion (directeur du centre d’art de la Villa Arson) et Mathilde Roman (critique d’art et enseignante au Pavillon Bosio de Monaco).

L’exposition est en effet l’aboutissement d’une recherche collective menée entre septembre 2019 et mars 2020 par près de quarante artistes plasticien.enne.s, danseur.euse.s, théoricien.enne.s, performeur.euse.s, auteur.trice.s et plus de cent étudiant.e.s au cœur de trois institutions, la Villa Arson, le Master Arts ‘Improvisation en danse’ de l’EUR CREATES (Université Côté d’Azur) et le Pavillon Bosio de Monaco, L’École supérieure d’arts plastiques de Monaco. Étaient invité.e.s : Asaf Bachrach (IL/FR), Iván Argote (Colombie-FR), EricArlix (FR), Ismaïl Bahri (TU/FR), Béatrice Balcou (FR), Romain Bigé (FR), Anne Boissière (FR), Carla Bottiglieri (IT), Antoine Boute (BE), Marjorie Burger-Chassignet (FR), Monster Chetwynd (GB), Jean Clam (LB/FR), Simona Denicolai& Ivo Provoost (BE), João Fiadeiro (PT), FedericaFratagnoli (IT/FR), Gabriel Gauthier & Elsa Michaud (FR), Alice Godfroy (FR), Sylvie Kleiber (CH) & Virginie Yassef (FR), JurijKonjar (SI), Patricia Kuypers (BE/FR), Galaad Le Goaster (FR), Violaine Lochu (FR), Paul Maheke (FR/GB), Jeanne Moynot (FR), Mathilde Monfreux (FR), Charlemagne Palestine (US/BE), Charles Pennequin (FR), Georgia René-Worms (FR), Stéphane Roger (FR), Marlène Saldana (FR), Daniela Schwartz (AR/FR), Albert Serra (SP), Scott Smith (US/GB).
+ d’infos sur le programme Improvisation /Indétermination

** Extrait du texte qui a été envoyé aux artistes par le groupe de travail.

***Les étudiant.e.s au cœur de le Master Arts « Improvisation en danse » de l’EUR CREATES (Université Côte d’Azur) seront les interlocuteurs privilégiés de João Fiadeiro dans cette tâche de lecture, d’appropriation et de traduction performative de l’environnement proposé par les médiateurs-interprètes orienté par Violaine Lochu.

Remerciements : Emmanuelle Huynh

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Retrouvez et suivez l’exposition sur – movingthings.org  qui recueillera tout au long de l’exposition des photos, vidéos, textes, dessins, réflexions théoriques… produits par les artistes eux-mêmes mais aussi les performeur.euse.s et médiateurs·rices.

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Cette exposition reçoit le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France


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L’exposition est performée
en continu par 
Camille Breteau, Bianca Dacosta, Moa Ferreira, Jade Jouvin, Etienne Rabaud, Chloé Saffores, Marion Arnaboldi, Sara Biglieri, Monica Busacca, Gaspard Charon, Katarina Lanier, Laurence Maillot, Anaëlle Niger, Daniela Tenham

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INFORMATIONS PRATIQUES

Exposition du 17 octobre 2020 au 03 janvier 2021
Galerie Carrée
Ouverte tous les jours, sauf mardi, de 14h à 18h.
Fermée les 24, 25 , 31 décembre et 1er janvier.
Entrée libre

Ouvert le 1er et le 11 novembre

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A Voir
moving things
Une vidéo de Cécile Friedmann

L’expérience moving thing se poursuit en dépit de la fermeture des portes
de l’exposition en raison du contexte sanitaire.

La semaine du 16 novembre, moving things accueille un workshop avec les performers de l’exposition, ouvert aux étudiants de la Villa Arson.
Lundi y sera réalisée une performance en duo entre Joao Fiadeiro et Violaine Lochu qui ouvrira une nouvelle version de l’exposition prochainement visible sur le site movingthings.org
De même vous pourrez voir et revoir sur ce site les séquences réalisées avec la participation du public du 17 au 26 octobre.

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A propos de Violaine Lochu
Le travail de Violaine Lochu est une exploration de la voix comme vecteur de rencontre et de métamorphose. Lors de longues périodes d’immersion dans des milieux spécifiques elle collecte différents matériaux sonores et visuels à partir desquels elle crée des performances, des installations sonores, des vidéos et des éditions.
Lauréate du prix Aware 2018 et du prix de la performance 2017 du Salon de la Jeune Création, nominée au prix Bernard Heidsieck – Centre Pompidou 2019, Violaine Lochu a performé entre autres au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, lors de Parade for FIAC 2017, au Jeu de Paume, au Centre d’Art Contemporain de Genève en Suisse, au Kunstverein de Munich en Allemagne, au théâtre le 4e art de Tunis… Son travail a été exposé lors de nombreuses expositions notamment au MAC Lyon, MAC VAL, Ferenczi museumi centrum en Hongrie, au Centre à Cotonou au Bénin, Galerie Gamu à Prague en République Tchèque, Justina M. Barnicke Gallery à Toronto au Canada…
violainelochu.fr

propos de João Fiadeiro
Né en 1965, João Fiadeiro appartient à la génération de chorégraphes qui a émergée à la fin des années 1980 et qui a donné naissance à la Nova Dança Portuguesa. En 1990, il fonde l’Atelier RE.AL, compagnie et centre d’art qui soutient la création et la diffusion de plusieurs chorégraphes et de leurs œuvres, présentées partout en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Amérique du Sud. Ses pièces naviguent entre les disciplines (performance, danse et théâtre), les contextes (théâtres, galeries ou sites spécifiques) et les formats (chorégraphies, happening ou lectures-performances), dans une tentative de rester vigilant contre toute forme de normalisation, de stagnation ou de perte de discours critique. La Composition en Temps Réel est une recherche qu’il développe depuis vingt ans. Si au début il la concevait comme un outil pour soutenir ses propres pratiques créatives, elle a depuis été largement utilisée par des chercheurs en art et en sciences (dans des domaines aussi divers que l’anthropologie, les sciences des systèmes complexes ou l’économie) comme une plateforme théorico-pratique pour étudier la décision, la représentation et la collaboration. João Fiadeiro mène régulièrement des workshops dans diverses formations, écoles et universités dans le monde entier.
+ d’infos

  O que fazer daqui para trás (in situ)

 De la composition en temps réel (extrait)

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Galerie d’images
Vues de l’exposition
João Fiadeiro & 
Violaine Lochu
Photos Rachael Woodson