11eme Prix de la Ville de Nice et de la Venet Foundation
A l’occasion du vernissage de l’exposition Tuer le Soleil contre moi / Diplômes 2019 de la Villa Arson, samedi 29 juin 2019, les Prix de la Jeune Création ont été décernés à Hugo Bench par Gérard Baudoux, Adjoint au Maire de Nice et à Amentia Siard Brochard par Alexandre Quoi, représentant la Venet Foundation.
Les deux lauréats ont reçu chacun une bourse à la création de 2000 euros.
Le lauréat de la Ville de Nice bénéficie en complément d’un atelier au 109, pôle de cultures contemporaines et d’un logement pendant un an.
Les deux jeunes artistes seront invités à présenter une exposition commune en 2020.
Créé en 2009 à l’initiative de la Ville de Nice et de la Venet Foundation, les Prix de la Jeune Création distinguent deux jeunes artistes parmi les diplômés de la Villa Arson. Ils répondent à une volonté d’engagement de la Ville de Nice et de la Fondation Venet, aux côtés de la Villa Arson, d’aider et d’encourager de jeunes artistes au sortir de l’école, à s’installer et à développer des projets professionnels dans le monde de l’art.
Le Jury du prix 2019 était composé par Alexandre Quoi, Chief Curator, responsable du département scientifique du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole, représentant la Venet Foundation, Jacqueline Morabito, architecte-designer et collectionneur, Hélène Guenin, directrice du Mamac, Chantal Helenbeck, galeriste et Sylvain Lizon, directeur de la Villa Arson.
Hugo Bench, Buste roulé comme un tapis, 2018. 65 x 23 cm, série de 3
Hugo Bench – Prix de la Ville de Nice
Hugo Bench s’approprie, au gré de ses pérégrinations et résidences, ce que les villes recèlent de strates et de cultures; et que leur histoire, développement et transformation ont occultées ou en partie effacées. Il use d’une pratique classique de la sculpture, le moulage, qu’il associe à une technique de l’empreinte spécifique lui permettant le déplacement de ses «saisies» de la ville à l’atelier ; puis intervient leur assemblage avec des déchets, des rejets et les restes d’une urbanité ne cessant de transformer en ruines et en fossiles ce qu’elle produit et ce qui y circule. Ils sont à la fois contrepoints et charpentes ou encore supports de ses moulages. Il tire de ses photographies des dessins arrachant à leur contexte des êtres qui deviennent les figures fantomatiques d’une humanité à l’existence précaire, au bord de son propre effacement. En promeneur attentif, il sait déceler dans les failles et les zones d’ombre de nos villes, ces fragments de visages et les corps qui, l’espace de son regard, retrouvent l’intensité de leur fulgurance. Il arrache à l’inexorable œuvre du temps leurs «apostrophes muettes» pour en faire les figures déjà ruinées de notre temps.
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Amentia Siard Brochard, Sans titre, 2017, branche de merisier au tour à bois, 26 x 4 cm
Amentia Siard Brochard – Prix de la Venet Foundation
La nature même des préoccupations d’Amentia Siard Brochard l’amène à dépasser le registre classique de la sculpture. C’est l’expérience recherchée qui définit sa pratique : mettre en forme le fantôme d’un graphe persistant sous le geste de son effacement. Elle revendique une économie de moyen, pratique un art de l’attention, une intimité aux choses et aux matériaux. Ses paramètres et ses protocoles dépendent des lieux et des rencontres : pérenniser la géométrie fugace que la lumière a configurée sur le « durable » d’une architecture. Des volumes en plastique conçus à l’échelle de personnes proches et dont la volumétrie résulte de leur souffle ; ou cette tête de lit recouverte d’un tissu synthétique que la lumière du jour «brosse» comme une peinture. Il s’agit pour elle d’être à l’expérience du faire et du perçu, du matériau et du geste, tel ce cylindre de bois répété deux fois, mais dont les aléas du geste et de la mémoire en altèrent discrètement la répétition. Son œuvre se caractérise par une attention aux matières et formes, ainsi qu’aux interférences que le «faire» induit. L’écart qu’Amentia produit par ses interventions discrètes mais essentielles déploie une poétique subtile.
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Textes : Philippe Cyroulnik, commissaire de l’exposition
Les œuvres de Hugo Bench et d’Amentia Siard Brochard sont à retrouver dans l’exposition Tuer le Soleil contre moi / Diplômes 2019
qui se déroule en deux lieux :
Jusqu’au 22 septembre 2019
Villa Arson
20 avenue Stephen Liégeard – Nice
Tous les jours, sauf le mardi, de 14h à 19h (de 14h à 18h en septembre). Entrée libre
Tél. 04 92 07 73 73
www.villa-arson.org
Et hors les murs au Dojo
22 bis boulevard Stalingrad, Nice
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h (le samedi sur rdv). Fermé le dimanche. Entrée libre
Tél. 04 97 08 28 14
www.le-dojo.org