2 mai – 2 juillet 2018
RENCONTRE : 29 mai à 18h

La Villa Arson accueil en résidence We Are The Painters, collectif d’artistes formé par Nicolas Beaumelle et Aurélien Porte.

Cette résidence donnera lieu à une intervention in situ à la Villa Arson (qui sera visible tout l’été 2018) et à une exposition estivale à La Station et à L’Espace à Vendre à Nice (vernissages 29 et 30 juin 2018)

Rencontre avec We Are The Painters 
Mardi 29 mai à 18h dans leur atelier  
Présentation de leur travail et de leurs projets d’exposition cet été à Nice à Villa Arson, La Station et L’Espace à Vendre.
WATP présentera également son projet de film « Paint For Ulma » dont des nouvelles scènes seront tournées à Nice durant le moins de juin avec l’aide de personnes rencontrées durant la résidence.

We Are The Painters est un duo d’artistes formé par Nicolas Beaumelle et Aurélien Porte.
Leur nom sonne comme une affirmation, un slogan : ils sont peintres.
Depuis la formation de leur groupe en 2004, ils pratiquent une peinture inclassable.
WATP fonctionne sans que l’on sache qui des deux artistes produit un geste. Leur pratique se compose à partir d’allers retours constants entre leurs quatre mains, le plus souvent à partir de figures obsessionnelles.
Leurs portraits de femmes sont dotés de coiffures et des visages similaires ; elles semblent sorties d’une époque indéterminable.
Ils peignent et repeignent le motif du Mont Chauve, une grande colline située au nord de Nice.
Ils peignent également sur les deux faces de chaises de bistrot qu’ils renversent au sol afin de pouvoir les contourner.
On retrouve également dans plusieurs de leurs tableaux une sorte de béance, comme l’ouverture d’une grotte.
Et puis, il y a ce film sur lequel ils travaillent depuis plusieurs années. Paint for Ulma raconte l’histoire « d’un petit chevreau qui devient une œuvre d’art et qui intègre la collection d’un musée ». Dans sa quête, neuf muses le guident « de paysages en paysages et de peintures en peintures jusqu’à son ultime territoire : le musée ». Une odyssée.
Leur peinture n’est jamais clinquante, toujours à l’économie de moyens, mais souvent intrigante par les mondes primitifs qu’elle représente et par les techniques mises en place.
Des grands aplats de couleur occupent généralement la toile : des couleurs chaudes, couleurs froides (primaires, secondaires, tertiaires), complémentaires ou dissonantes.
Un état naturel de l’art et du monde.
Un monde singulier

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(Extrait de Parisart.com)

Dans les créations à quatre mains, sans partition mais au fil des pinceaux, du duo WATP (We Are The Painters, formé par Nicolas Beaumelle et Aurélien Porte), il est impossible de distinguer la touche de chacun des deux artistes. Ils se retrouvent à égalité, complices devant la toile. Par ce processus, WATP pose la question de la paternité de l’œuvre: qui en est l’auteur? La signature de l’artiste se fond en effet dans la création à l’unisson.

La vidéo Paint for Hochwechsel, présentée à l’étage de la galerie, permet de mieux appréhender le procédé. Elle met en scène la figure du peintre dans l’acte de création et présente le work in progress d’un paysage romantique, exalté et tourmenté. Chateaubriand plane, et nous se transporte doucement vers les montagnes autrichiennes.

Il ne s’agit évidemment pas d’une transcription de paysages réels, mais d’une imbrication de souvenirs de voyages, de rêves, de fantasmes et de visions intérieures.
Une bouche ouverte ponctue et constelle les toiles. On est alors conduit sur un chemin bordé de paysages poétiques, qui traverse l’Autriche grotesque et truculente, parsemée de scènes contemplatives. Les routes sinueuses nous emmènent vers des destinations inconnues, sur les pas de cette peinture qui ne connaîtra sa forme finale qu’au gré des traces collaboratives.

L’œuvre de WATP dessine une cartographie intérieure et distille une série d’indices pour nous faire accéder à la part d’imaginaire de ces paysages de chimères.
Les bouches ouvertes sont celles de femmes peintes, truculentes et presque vulgaires. Qui sont-elles? Aguicheuses et coquettes, ce sont des femmes de rien, de la rue, de mauvaises vies. Femmes fatales et mystiques, diseuses de bonne aventure, ce sont des fantasmagories, des rêves dessinés de façon parfois naïve et grotesque. De leur bouche ouverte, fardée de rouge carmin, s’échappe une voix — celle de la peinture ou des peintres?

Alors que la mort de la peinture rôde comme une vieille amie sur la création contemporaine, ce jeune duo de la scène artistique française réinvente et dépoussière ce medium enterré trop vite. Suivez la nouvelle route que trace WATP par delà les vallons romantiques et les terrasses ombragées et lascives du sud, elle fera naître des rêves étranges aux couleurs violentes. La peinture est morte, vive la peinture!