Des workshop complètent le dispositif d’enseignement avec des artistes invités sur des thèmes et des programmes de travail.

La programmation est assurée par l’ensemble de l’équipe d’enseignants qui invite des artistes, des écrivains, des philosophes, des historiens, des critiques d’art et des cinéastes à partager leur expérience ou leur pratique de l’art.

Programme des workshop 2015-2016

Les étudiants de la Villa Arson sont invités à s’inscrire auprès du secrétariat pédagogique :
ensa@villa-arson.org
(à compter du 04/01/2016).
Les workshop sont proposés aux étudiants des années 3, 4 et 5, à l’exception de celui avec Isabelle Tales spécifiquement réservé aux années 1 et 2.

Workshop Sonia Boyce
24 – 27 novembre 2015
Improvisation, Performance
Sur une invitation de Sophie Orlando

Sonia Boyce, artiste invitée en résidence d’Octobre à Décembre vous propose un workshop avec les performers Astronautalis, Elaine Mitchener et Vânia Gala. Le dernier jour, une équipe de tournage accompagnera le workshop pour la réalisation d’une vidéo.
Sonia Boyce (1962-) est une artiste britannique dont la pratique de l’installation, de la photographie et de la vidéo s’inscrit dans un tournant de l’art contemporain britannique et international post-1989.
Depuis 1983, ses productions ont été montrées dans des expositions solos (Devotional, National Portrait Gallery, 2007) ou internationales (Century City : art and culture in the modern metropolis, Tate Modern, London 2001, Afro Modern, Tate Liverpool, Liverpool, 2010, Sharjah International Bienal 7, Sharjah, Emirats Arabes, 2005).
Nombres de ses travaux sont représentées dans les collections nationales britanniques (Tate Modern, Arts Council Collection, British Council, Victoria and Albert Museum, Government Art Collection, Whitworth Art Gallery).
Astronautalis (Andy Bothwell) est un performer et musicien hip-hop, spécialisé dans le rap free-style. Vânia Gala est une chorégraphe installée à Londres. Elle a travaillé avec les ballets de la C. OF la B. Alice Labant est danseuse installée à Londres.

Workshop Chris Bierl
24 – 27 novembre 2015
Invité par Burkard Blumlein

The hunters enjoy their bags –
The slowfood Locust
 : Cooking session
« My own experiments brought the most convincing insights to me, even if the approach is very speculative. Nevertheless I try to be integral, intuitive, interdisciplinary, animate.“ (Chris Bierl, Creators@Kamogawa, January 2015)
« ….we would provide the students with a liberal education, if we merely gave them the privilege of looking on while we educated ourselves.“ (John Andrew Rice, 1936)
I offer an experimental session to collect experience – for students, for me, for passersby. One thing leads to another, brings new questions and fascinations, confuses, teaches, educates, brings context – trains consciousness.

In one of my works from 2012 I integrated 2 praying mantids as « living fossils“. This decision should influence the upcoming and should lead to some events, that changed my senses. Meanwhile my residencies in Mongolia and Japan I intensively started to think about perception and charcater of animate beings. Working with these became central and changed my relationship to small beings, my consciousness and therefore my work.
I’d like to share this with some students and locate it within their own experiences and analyse on what occuring elements are grounded. The workshop will consist of a common city walk, a dialogue and a cooking session for a psycholigical sensitization, a training ground for imagination.

Participants: 7-8 Duration: 4 days
Day 1: 24.11 : « Bee An Insect“ City Walk (BEE WALK, SWARM WALK, SMALL CREATURE PERCEPTION WALK)
Day 2: 25.11.: « Bug your studio I“ – 1st Studio Visits: 10-12 H / Conference 18.30 H
Day 3: 26.11 : Bug your studio II“ – 2nd Studio Visits Recuring Elements Conversation in the context of the perception walk and the participants’ works
Day 4: 27.11 afternoon around 4 pm : The hunters enjoy

Workshop Paul Branca
14 – 18 février 2016
Invité par Julien Bouillon

Paul Branca is an artist living and working in New York City and has an MFA in painting from Bard College. His work often mines various genres of art history as a starting point for his painting practice. Branca’s work merges aspects of the social, the participatory and humor in his practice. Branca has had solo and group exhibitions at the Kitchen and the Sculpture Center in New York, Locale Due in Bologna, Italy, West, in Den Haag, the Netherlands and Galerie Frankfurt-am-Main in Berlin, Germany.
In 2012 and 2013 he organized The Fruit and Vegetable Stand I, and II, which expanded the distribution of still life painting and objects by over 35 artists, in Long Island City, NY. His work has been featured and reviewed in Art Forum, Flash Art International, Art Papers, Modern Painters, Mousse and most recently been included in Painting Nowpublished by Thames and Hudson. He has an upcoming solo exhibition slated for the fall of 2015 at Giorgio Galotti gallery in Turin, Italy.

I propose a workshop on the subject of research upon lost genres and how, when merged with the everyday, create ample fodder for artistic intervention. Through this ws, I will describe aspects of my own experience and practice. Topics I would like to discuss would be: the museum, public vs. private, value of comedy and comedy of value.
http://www.paulbranca.info/

Workshop Pierre-Laurent Cassière – Pascal Broccolichi
16 – 19 février | 1er – 4 mars 2016
Projet de collaboration Villa Arson – ESADMM autour des pratiques de la phonographie
Nous proposons d’organiser un projet collaboratif autour des pratiques de l’enregistrement de terrain (field recording) et de la diffusion dans l’espace d’écoute.

Artiste, enseignant les pratiques sonores à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée, le travail de Cassière est un parfait exemple de l’approche archéologique des médias où la déconstruction et la reconfiguration des systèmes audiovisuels questionnent les paramètres de l’ancien et du nouveau avec un sens critique de la chronologie. De nouvelles configurations prennent forme, nous confrontant à nos habitudes perceptives et aux conventions dont nous sommes généralement inconscients.

Itinéraire : 2 groupes de 8 étudiants pour 2 séjours de 5 jours à la Villa Arson et à l’ESADMM durant le second semestre.
Planning : 1er séjour : du 16 au 19 février 2016, accueil du groupe de l’ESADMM à la Villa Arson
2ème séjour : du 1er au 4 mars 2016,  accueil du groupe de la Villa Arson à l’ESADMM.

http://pierrelaurentcassiere.com/

Workshop Carlos Kusnir
Semaine du 22 février 2016
Invité par Frédéric Clavère

Carlos Kusnir est né en 1947, à Buenos Aires, il vit et travaille à Marseille et à Paris.

J’ai réalisé Superman il y a 14 ans. Je me souviens que 2 sensations m’avaient envahies. Ces deux sensations je les aies remplies d’images comme dans les rêves. Il y avait mon père qui se rasait en chantonnant sur fond de disque le Coeur Héroïque de l’armée Soviétique, et puis il y avait aussi le souvenir de la honte et de la lâcheté dans des bagarres d’enfants.J’allais d’une sensation à l’autre comme un ballon qui rebondit à chaque fois plus fort. Les taches de l’étude préliminaire sont devenues les traces de ces coups de ballon. Mais, à chaque fois que je me prenais aux simulacres de la peinture (comme par exemple l’illusion d’un ballon qui s’aplatissait) tout le tableau devenait figé et comme mort. En revanche, si moi, armé d’un pinceau, fatigué, j’attaquais le tableau avec une rage d’autrefois, ça ne marchait pas non plus. Il fallait encore me prendre au tableau pour un tableau et seulement pour un tableau. J’ai réalisé Superman une trentaine de fois et, dans la dernière, j’ai préparé 2 ou 3 jus de couleur et je l’ai peins en 15 minutes sur l’humide. Du tableau, j’ai sorti comme on sort d’une noyade, avec cet objet flottant à côté de moi.
Carlos Kusnir, 2000

Le workshop : « La réalisation de la réalisation »
Il s’agit pour un étudiant de présenter aux autres une ou deux pièces maximum et discuter tous ensemble sur : la manière de parler simplement (et sans références interposés) de leurs travaux ; qu’est ce qu’on voit ?…description…format…matériaux, mais aussi par quoi ils sont précédés avant le travail (les intuitions, les désirs) ; et comment s’y sont ils pris ?…Le début…et par où ils ont continué ? (les aller-retour, les étapes)

A télécharger : présentation de Carlos Kusnir et interview avec Gaspar Noé

Workshop GREV
Groupe de recherche et d’expérimentation vidéo

Thomas Keschel et Xavier Vaugier
22 – 26 février 2016

Avec Thomas Kretschel, photographe, né en 1968, vit et travaille à Dresde. Xavier Vaugien, projectionniste, vit et travaille à Nice.

Thomas Kretschel a transformé sa remorque Nagetusch, marque de l’ancienne Allemagne de l’est, en chambre noire et en laboratoire mobile. Ce « Photovan» permet la réalisation de photographies au collodion humide, technique des primo-photographes (1851-1880 environ) en préparant et en développant les plaques directement sur le motif.
L’idée de ce workshop est de prendre la route avec les étudiants pour photographier avec cette technique et filmer en 16mm, puis de développer et de projeter les films sur place, avec l’aide de Xavier Vaugien, projectionniste itinérant. Cette expérience « oldfashion» entièrement argentique sera doublée d’une documentation faite avec des téléphones, des tablettes, des caméras HD et des reflex numériques. Le but étant de confronter et de faire coexister les deux temporalités.
Le lieu de ce workshop serait la Rivera di Fiori, entre Bordighera et San Remo notamment, côte resté figée dans les années cinquante, décor parfait pour cette expérience à plusieurs temporalités.
L’apprentissage d’une technique ancienne telle que le collodion humide et le travail directement sur pellicule en 16mm, replace la fabrication de l’image dans ce double mouvement de captation de la lumière et de sa révélation chimique, et ce en regard de l’expérience directe de l’enregistrement numérique.
Le workshop s’achèvera par un rendu lors des Journées Portes Ouvertes du 26 et 27 février à la Villa Arson.

Workshop Catherine Contour
22 – 26 février 2016
Invitée par Corinne Sentou

Ce Workshop est ouvert à 12 étudiants et se déroulera du 22 au 26 février à la Villa Arson.
Il est précédé le 9 décembre à l’Université département des Arts / section Danse 98 Bd Edouard Herriot Nice de 9h à 16h, d’une journée de rencontre et de présentation de l’outil hypnotique pour les créateurs aux étudiants de la Villa Arson intéressés par le workshop et aux étudiants de licence 3 danse de l’Université.

Une plongée à la Villa Arson :
(pré-)geste / dessin – événement / effacement
Explorer ensemble des espaces physiques et mentaux, jouer avec les temporalités, voyager dans les rythmes, se relier à une conception météorologique du corps, s’autoriser à vivre des distorsions du corps, de l’espace, du temps, en s’initiant à l’outil pour la création et l’improvisation que j’ai conçu à partir de la technique hypnotique d’aujourd’hui (renommée par certains « technique d’activation de la conscience »). Interroger sa pratique du dessin à travers les notions de présence, flux, geste, événement, intuition, danse, relation, langage, suggestion, imagination, intégration, conscience… et d’autres, émergées de nos vécus divers dans ce temps de co-habitation.
http://www.maisoncontour.org/

Workshop Situations Post :
« Happy Sit-Crisis » Emmanuelle Lainé et Eva Barto

22 – 26 février (Villa Arson Nice) |
2 – 6 mai 2016 (ISDAT Toulouse)
Emmanuelle Lainé et Eva Barto : artistes invitées en résidence à la Villa Arson
Coralie Rouet : réalisatrice de la sitcom
Benjamin Valenza : Producteur Circa TV
Workshop croisé avec l’Ecole des ISDAT de Toulouse
Professeurs référents : Katrin Ströbel (Villa Arson) , Sophie Orlando (Villa Arson) et Katharina Schmidt (Toulouse)

Comment détourner aujourd’hui les outils de production de l’économie de l’art ? La crise économique et sociale actuelle nous ne l’expliquerons pas, mais travaillerons autour d’une situation qui s’applique à déjouer la précarité de l’artiste en prise avec ce contexte. Cette situation sera avancée et déjouée au sein de la réalisation d’une sitcom (situation comedy) dans le cadre d’un montage d’exposition à la Villa Arson. Pris au piège de la fiction et du comique, nous proposons d’inverser les modes d’analyse habituels de ces situations curatives collectives.
Synopsis : Un groupe d’étudiants en art est réunis lors d’un Workshop durant le montage d’une exposition. Comme souvent, les artistes et institutions organisateurs vont utiliser ce potentiel pour mener à bien leur propre travaux. De leurs amours propres mélés à une angoisse sur leurs avenirs d’artistes, les étudiants décident de détourner le contexte. Sans rien produire sur place mais par une série d’actes secrets au dépend des organisateurs ils vont s’inventer une conjuration à leur futur qu’on leur dit déjà précaire. »
——-
– 5 jours de tournage, du 22 au 26 février.
– Les artistes invités seront présents à la villa pour la préparation du tournage à partir du 15 février.
– Les participants sont invités à prendre contact avant le 15 février via un groupe Facebook et à partir du 15 février sur place. Le workshop aura lieu du 22 au 26 fevrier
(Pour y particper, il faut envoyer un mail à Sophie ou Katrin, et faire une demande d’ajout sur Situation Post et/ou l’une de nos trois page FB: E.Lainé. ou C.Rouet. ou B.Valenza. On vous ajoute au groupe)
– Lieu : centre d’art de la Villa Arson
– Postes à prendre : acteurs, coiffure/costume/maquillage, script, captation vidéo, captation sonore, clap, régisseur numérique.
Toute personne présente sur le plateau de tournage sera filmée.
——–
Ce workshop est proposé dans le cadre de l’atelier Situation post par Katrin Ströbel et Sophie Orlando. C’est le premier partie d’un workshop croisé avec l’isdaT, l’Institut supérieur des Arts de Toulouse. 5 étudiants de Toulouse vont être accueillis pour participer au Workshop avec Emmanuelle Lainé et Eva en février  Pour la deuxième partie -du 2 au 6 mai 2016 à Toulouse), les étudiants de la Villa vont participer à un workshop avec Jagna Ciuchta, artiste invité par Katharina Schmidt, professeur de peinture à Toulouse.

Workshop Isabelle Tales / Le Bottin 
Semaine du 22 février
Invitée par Susanna Shannon
(Pour les étudiants des 1ere et 2eme années)

Hypothèse d’introduction au projet
On pourrait réaliser collectivement un bottin sur l’ambiance artistique et intellectuelle de l’école, comme un état des lieux à un instant T. On pourrait envoyer des étudiants reporter dans tous les coins de l’école et avec tous les médias [toutes les sortes d’écriture, toutes les sortes de dessins, toutes les sortes de photos] et demander aux professeurs et aux étudiants de contribuer des éléments, et on agencerait tout ça dans des pages en noir et blanc, avec pour objectif de sortir le bottin en dos carré collé à temps pour les portes ouvertes.
Isabelle Talès est chef d’édition au Parisien Magazine après l’avoir été au Monde, à L’Expansion et à Libération. Elle a assuré la direction éditoriale du projet Ludovico à l’Ensad. Son expertise est de savoir sortir des journaux intéressants en un temps record. Elle sait à la fois appliquer des formules et en inventer (le supplément JO de Pékin du Monde en 2008). Elle aime le canard (en papier et en foie gras), le rugby et le kir royal.

Workshop Peter Aerschmann
16 au 19 Février 2016
Invité par Pia Maria Martin

Mutations – Moving Stills Workshop – Vidéoanimation
Objectifs : maîtriser les principales fonctionnalités d’After Effects et avoir créer et manipuler des compositions pour réaliser des animations destinées au web ou à la vidéo.
A partir de leurs propres images (photos et vidéos), les étudiants vont apprendre les techniques pour faire des animations. Ils vont produire des images au-delà de l’instantané et du figé afin d’en restituer le mouvement et le vivant.

Born in Fribourg (Switzerland) in 1969, lives and works in Bern.
1991-1992 University of Art and Design Basel. 1992-1994 Studies in Computer Science, University of Basel. 1994-1999 Bern University of the Arts, Hochschule der Künste Bern HKB
Initiant, co-founder and board member of PROGR foundation Bern and Residency.ch
Peter Aerschmann works since 1999 as an artist in the fields of video and interactive computer installations. His work has been exhibited at galleries, festivals, and museums internationally including Palazzo Grassi Venice (2012); The National Art Museum of China, Beijing (2010); The Musée d’Art Moderne Luxembourg (2009); Moscow House of Photography (2009); Maison Européenne de la Photographie (2008), Paris; Berlinische Galerie – Landesmuseum für Moderne Kunst, Berlin (2008); Center of Contemporary Art Fri-Art, Fribourg/CH (2007); The Margulies Collection at the Warehouse, Miami (2008); ZKM – Museum of Contemporary Art, Karlsruhe/D (2007); Kunstverein Freiburg/D (2006); Kunstmuseum Bern (2005); The Center for Contemporary Images, Geneva (2002).
Aerschmann’s artwork has been acquired by institutions and collections including The François Pinault Foundation, Venice; The Martin Z. Margulies Collection, Miami; Credit Suisse Collection Zürich; Roche Art Collection; Kunstmuseum Thun, The Carola and Günther Ketterer-Ertle Collection; Kunstmuseum Bern and the Maison Européenne de la Photographie, Paris; Awards include the Swiss Art Award (2002), the Aeschlimann-Corti Award (2006) and residencies in New York, Berlin and South Africa.

Peter Aerschmann choisit le paysage urbain et les mouvements et répétitions de la vie quotidienne comme point de départ et décor de ses installations. Dans l’installation interactive «Stop» (2004) présentée au Centre pour l’image contemporaine, des personnages filmés individuellement dans diverses villes sont présentés côte à côte dans un environnement dépouillé, en situation d’attente. Ils glissent dans l’espace tels des pions dans un jeu d’échec, créant de nouvelles constellations visuelles aléatoires, qui toutefois ne débouchent jamais sur une interaction entre les protagonistes.
«Peter Aerschmann parvient à capter par l’image le rythme des choses, leur manière de s’inscrire dans la durée et dans la répétition. Au lieu de capter une image, il reconstitue un environnement qui garde de la réalité ses caractères formels : la mutabilité, la permanence, la durée, et la présence d’objets. C’est un monde où toute narration ou historicité est mise entre parenthèses pour ne laisser apparaître que la présence vivante des êtres.»
http://www.aerschmann.ch/
http://www.aerschmann.ch/text-frehner-palazzo-grassi.pdf

Workshop Xavier Boussiron
29 mars – 1er avril 2016
Invité par Arnaud Maguet et Gauthier Tassart
dans le cadre de LOIN – L’orchestre Inharmonique de Nice.

On connait Boussiron et ses penchants pour les mondes parallèles et le devoir de mémoire. Lorsqu’il présente ses apparitions en concert, il communique ce genre de truc : «Quand j’entends du rock, je sais que la caserne n’est pas loin…» (François Dufrêne) / « Boussiron… C’est toujours la même chose.» (Vincent Labaume) / «On ne mûrit pas, on vieillit.» (William Holden/Frank Harmon dans Breezy)
A un moment, dans la série «L’âge d’or est derrière», il a été question des Années de plomb, du style Calypso noir, des origines introuvables de l’inspiration, d’un club qui s’appelle le Don’t do that, de Spinoza qui danse le slow, de la grâce, de la poignée de main (sans échange des maillots) entre Dali et Franco, de celle (moins connue) entre Jacques Trigano et Walter Benjamin, de l’angélisme ultime qu’incarnerait le forain, du bon goût qui se laisse tripoter par n’importe qui, de la Magie Verte, de la croyance et ses choux-gras, de la mélodie comme arme de poing pour les solitaires… En vrac et entre autre.
Cette fois-ci, on reprend par le milieu du hasard : de «Nichons de campagne et opération mandoline» (medley simili-conceptuel avec l’élégance typique du manifeste), en passant par «Oedeep, tout complexé» (qui démasque Bernadette Soubirou comme un agent double, au service de l’Hôpital de la Charité), jusqu’à «Donne-moi ton sperme» (qui sera ce soir un toast — avec verres baveurs — porté à la Franc-Maçonnerie old-school). Si les créationnistes avaient raison, un orang-outan mettrait tout ça en musique. En l’occurrence, et deux-trois chromosomes en sus aidant, ce ne sera pas le cas.
Et comme il est de rigueur dans les cercles anglais : «No brown after six. – Soyez tranquille… Rien à voir avec ce qui touche à la mode ; donc, à priori, pas de blasphème-à-la-papa à l’horizon. Maintenant, on change de cavalier.»

Mais de manière plus factuelle, voilà ce que l’on peut dire à son propos :
Musicien analphabète, plasticien de passage, dramaturge finlandais, et un temps galeriste, Xavier Boussiron est né à Luçon, Vendée. Pré-adolescent, il est frappé par la mince épaisseur de la guitare de Frank Zappa; il quitte le conservatoire, sans avoir su y apprendre les rudiments du solfège classique, et achète une guitare électrique. Il rejoint successivement deux groupes-pop locaux, Deuce et The Jerrybuilt, qui rempliront à craquer la MJC de La Rochelle. Très vite, les enseignements du succès ultra-local laissent poindre les complexités fondamentales de la création artistique : lutte d’égos, enjeux de la notion d’auteur, producteurs marrons et projets sans espoir, le formatage du feeling, expérimentation de la solidarité artistique…

C’est en suivant des études aux Beaux-arts de Bordeaux qu’il trouvera les moyens d’approfondir un rapport personnel à la musique. Là où on lui parle de John Cage, il rétorque musique hawaïenne; là où l’on brandit l’étendard de l’avant-garde comme système “indépassable”, il défend la mélodie et la narration. Considérant que l’académie repose sur des mondes séparés, il tire alors ses influences de “musiciens” comme Francis Picabia, Claudio Estrada, Alfred Jarry, The Residents, Robert Rauschenberg, Gaston Chaissac, Sonny Sharrock, Michel Simon ou Witold Gombrowicz…
Il est invité en 1993-1995, à participer à diverses résidences d’artistes au Mexique (où il organise des courses de cafards) et en Dordogne (où il compose pour la fanfare Le Réveil Cantonal de Monflanquin). En 1995, il édite son premier disque, Rien qu’un cœur de poulet, où il revisite l’inoubliable Roy Orbison. Il séjourne alors à Los Angeles et rencontre l’artiste Mike Kelley qui lui propose de rejoindre son groupe arty-noise historique, Destroy All Monsters, le temps d’un concert fêtant le vingt-cinquième anniversaire de la formation.
Dans les périodes creuses, il vend du vin, des planches à voile, et travaille à la chaîne des amortisseurs chez Peugeot.

En 1998, il présente ses deux dernières expositions personnelles : «Paintings on the rocks» au CAPC à Bordeaux, et les «Les coulisses de la nuit» à La galerie du triangle, aussi à Bordeaux.
En 1998 toujours, il fait la rencontre de Sophie Perez qui s’attaque à sa première mise en scène de théâtre (Mais où est donc passée Esther Williams ?). Il en compose la musique de scène originale. Prenant un peu de grade, il devient une sorte de dramaturge finlandais. Lq collaboration avec Perez se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec des pièces (El coup du cric andalou (2004), Laisse les gondoles à Venise (d’après Lorenzaccio) (2005), Enjambe Charles (2007), Gombrowiczshow (2008), Deux Masques et la Plume (2010), Oncle Gourdin (2011), Prélude à l’agonie (2013), Biopigs (2015) qu’ils co-écrivent.
En 2004, il conçoit et réalise Menace de mort et son orchestre, pièce scénique de série B et sorte de concert-spectacle illustré où l’orchestre joue sous hypnose (créé aux laboratoires d’Aubervilliers).
Depuis 2005, il mène avec Arnaud Labelle-Rojoux un projet sans limite de temps autour de la Passion triste qui a donné lieu à des expositions («Les choses à leur place» — au Carré d’art de Bayonne, Le miracle familier — Force de l’art 02) et à des éditions (un livre : «Le cœur du mystère», un cd : «Le point d’orgue musical»).
Alternant projets d’art visuel et projets pour la scène, il a collaboré avec personnes aussi variées que Dominique Gonzales-Foerster, Claudia Triozzi, Stéphane Bérard, Nathalie Quintane, Christophe Salengro…
En 2009, il signe sa première bande originale pour le film Le roi de l’évasion d’Alain Guiraudie.

Depuis 1995, il fonde Suave Records, label par lequel il édite ses projets musicaux, et se produit en concert sous le nom de Les Mains de Boussiron. Il prépare deux nouveaux disques : «Linkwraydible», «Banjorgue», «L’Opération du Saint-Esprit» avec Courtoisie (musique pour jeunes), et un roman à suspens («Histoire de la musique (souvent les rats restent sur le navire)».

Archives

Les mises à jour seront communiquées sur cette page, par la Newsletter de la Villa Arson et sur Facebook

Du 16 au 20 février 2015
Workshops GREV / Jeff Guess
Photographie / image nocturne
Proposé par Patrice Blouin, Jean-Baptiste Ganne, Pia Maria Martin et Gauthier Tassart

Le GREV organise un Workshop de nuit avec Jeff Guess du lundi 16 février au soir au vendredi 20 au matin qui se déroulera pour l’essentiel en atelier photo et réunira une dizaine d’étudiants principalement de 4e et 5e année.
 » Étant donné sa profonde inutilité et son caractère essentiellement passif, le sommeil, qui a aussi le tort d’occasionner des pertes incalculables en termes de temps de production, de circulation et de consommation, sera toujours en butte aux exigences d’un univers 24/7. Passer ainsi une immense partie de notre vie endormis, dégagés du bourbier des besoins factices, demeure l’un des plus grands affronts que les êtres humains puissent faire à la voracité du capitalisme contemporain. Le sommeil est une interruption sans concession du vol du temps que le capitalisme commet à nos dépens. La plupart des nécessités apparemment irréductibles de la vie humaine – la faim, la soif, le désir sexuel et, récemment, le besoin d’amitié – ont été converties en formes marchandes ou financiarisées. Le sommeil impose l’idée d’un besoin humain et d’un intervalle de temps qui ne peuvent être ni colonisés ni soumis à une opération de profitabilité massive – raison pour laquelle celui-ci demeure une anomalie et un lieu de crise dans le monde actuel. Malgré tous les efforts de la recherche scientifique en ce domaine, le sommeil persiste à frustrer et à déconcerter les stratégies visant à l’exploiter ou à le remodeler. La réalité, aussi suppléante qu’impensable, est que l’on ne peut pas en extraire de la valeur.”
Jonathan Crary, 24/7 – Le capitalisme à l’assaut du sommeil

Le dernier livre de Jonathan Crary, 24/7 – Le capitalisme à l’assaut du sommeil , dresse un tableau synoptique, à la fois impressionnant et très sombre, d’un système capitaliste qui fait plier absolument toute expérience à la logique et au fonctionnalisme des appareils et des réseaux automatiques et non-humains, aux flux et à la circulation du capital. L’expérience sensorielle et perceptive des sujets devient des données analysées et monnayées dans des régimes de management de l’attention. Face à une homogénéisation générale qui éradique tout ce qui relève du hasard, de la contingence, et opère une abolition progressive de la texture et la différenciation du temps, le sommeil reste le dernier barrage infranchissable de la résistance des cycles naturels.

Mais ne vous inquiétez pas, il y a de l’espoir, et un workshop !
L’idée de ce workshop, qui se fera la nuit, sur quatre nuits consécutives, n’est pas de se soumettre à l’extrême violence de la logique 24/7 mais plutôt de tenter de proposer une périodicité différente, un décalage volontaire, de vivre temporairement un fuseau horaire qui n’est pas le notre et d’ouvrir un espace-temps de travail collectif et convivial.

Il sera question de faire une lecture nuancée et critique du livre, chaque soir sera l’occasion d’une discussion autour d’un chapitre différent. Ces discussions seront le point de départ pour un travail collectif. A partir de cette trame narrative très imagée et pleine de ouvertures, nous repérerons des thématiques à développer et nous constituerons un énorme corpus d’images trouvées sur Internet ou faites par nous, en vue de produire un livre ou des livres d’images. Il sera question d’un travail de collecte et de montage, de mise en page et de décisions collectives. On dormira de temps en temps. »

Jeff Guess est un artiste américain qui vit et travaille à Paris depuis 1988. Ses études en photographie et en histoire du cinéma ont permis, dans un premier temps, de situer son travail dans l’intervalle entre l’image fixe et l’image en mouvement. Depuis une dizaine d’années cet espace « entre » est problématisé par l’introduction d’un troisième terme, l’algo- rithmique, qui ouvre plus explicitement ses recherches à la question du langage. Ses photographies, programmes, installations et performances ont été présentés notamment au Centre Pompidou, à la Maison Rouge, à l’American Center, au ZKM ­– Zentrum für Kunst und Medientechnologie (Karlsrühe), au Filmmuseum (Amsterdam), au Centro Cultural Banco do Brasil (Rio de Janeiro), au Moderna Museet (Stockholm) et au Museet For Fotokunst (Odense).
(inscriptions complète)

Du 17 au 20 février 2015
Workshop Charlotte Charbonnel, artiste sonore
Proposé par Pascal Broccolichi

Charlotte Charbonnel invite les étudiants à explorer la résonance de la matière à travers une approche bruitiste de celle-ci afin de révéler sa dimension plastique et sonore. Il s’agira aussi de mener cette démarche expérimentale vers une réflexion de
la mise en espace du travail réalisé dans l’école ou à l’extérieur.

Du 23 au 27 février 2015
Workshop Jean-Baptiste Sauvage, artiste
Workshop en échange avec Marseille au pôle volume (tampons grand format)
Proposé par Arnaud Maguet

Du 24 au 27 février 2015
Workshop Fabien Lerat, spécialiste de l’assemblage en tissu
Proposé par Burkard Blumlein et Stéphane Magnin

« Je vous invite à coudre des distances, que le textile nous colle à la peau, ou produise des relations entre intérieur et extérieur »

Fabien Lerat, a mis l’accent sur un art conceptuel, avec des oeuvres qui transversalement interagissent avec le public. Des expériences, parfois architectural, parfois performative ou sculptural, ou les trois mise en relation. Les explorations que ses propositions mènent dans l’espace ont la capacité de motiver les visiteurs pour des actions.

Du 2 au 5 mars 2015
Workshop Jimmy Robert, artiste guadeloupéen (danse)
« La vie matérielle »
Workshop Performance Jimmy Robert – Galerie Provisoire.
Proposé par Jean-Baptiste Ganne

La semaine s’organisera autour d’un travail en groupe de petites performances dont les étudiants seront à la fois le public et les actants. Ils porteront un regard critique sur leurs propres contributions.
Ils amèneront également des images, des objets et / ou des œuvres  qu’ils veulent partager et dont ils n’ont pas peur de se séparer afin de les intégrer dans un travail collectif. Il s’agira de travailler sur la relation entre l’objet et le corps par de petites expérimentations conçues de manière à développer un sens de la performance en faisant tout simplement des performances. On questionnera également la notion de document et d’image, à la fois comme transition image / objet / corps, et comme trace de performance. Ce sera donc un workshop où il ne faudra pas avoir peur de bouger ou d’être bougé.
Les étudiants participants sont invités à lire l’entretien entre Éric Mangion et Raphaëlle Giangreco, « La finition fétichiste de la performance » dans le catalogue « Ne pas jouer avec des choses mortes ».

Du 2 au 6 mars 2015
Workshop Lionel Scoccimaro, artiste
Proposé par frédéric Clavère
« Sculpture et customisation »

Nous aborderons avec les étudiants des 3eme , 4eme et 5eme années quelques-unes des différentes pratiques contemporaines de la « customisation » en lien avec les « pratiques amateurs » et leur différents emplois et interprétations dans l’art actuel.
Nous aborderons des problématiques liées au tunning et à la customisation au travers des pratiques de la compilation , du détournement , de l’assemblage etc …avec pour objet la réalisation d’une sculpture, personnelle ou collective, en employant certaines techniques ( polissage , fabrications de pièces en résine , tournage , glassage ou peinture en cabine ) propres aux univers de la « custom culture » embrassant un champ allant du tatouage à l’héraldique et de la personnalisation de véhicules au shape de planches de surf.

Du 23 au 27 mars 2015
Jean-Marc Montera, musicien
Wokshop et concert (le 27 mars à 20h) avec l’Orchestre Inharmonique de Nice

Dans le cadre des activités de l’Orchestre Inharmonique de Nice (ensemble d’étudiants de la Villa Arson non-musiciens ayant une pratique de la musique en groupe basée sur les notions d’écoute et d’improvisation), et faisant suite au workshop l’année dernière de Lee Ranaldo, Gauthier Tassart et Arnaud Maguet invitent Jean-Marc Montera pour une semaine de création qui donnera lieu le vendredi soir à un concert public.
Jean-Marc Montera est un guitariste d’ avant-garde français. Surnommé « le John Lee Hooker du noise », spécialiste de l’ improvisation libre et de l’ expérimentation sonore se produisant en solo ou avec des combos de circonstance, il a collaboré depuis les années 1970 avec de très nombreux musiciens issus d’horizons divers (Fred Frith, André Jaume, Barre Phillips, Yves Robert, Loren Mazzacane Connors, Thurston Moor , Lee Ranaldo, Louis Sclavis, Michel Doneda …), ou avec des artistes d’autres domaines comme le théâtre (Sarah Kan , Biljana Srbljanović, Jean-Claude Berutti…), la danse  Odile Duboc …), ou encore les arts plastiques (Sandy Amerio). En 1978 il participe à la fondation du GRIM à Marseille , qu’il dirige encore à l’heure actuelle. S’intéressant à des nouveaux modes d’ écriture musicale comme la partition graphique , il crée en 2001 l’Ensemble d’Improvisateurs Européens qui réunit notamment Chris Cutler (ex- Henry Cow ), Thomas Lehn et Hélène Breschand . Le groupe effectue une tournée en France et dans d’autres pays où il interprète « Treatise » de Cornelius Cardew .

Du 17 au 21 avril 2015
Ceylan Öztürk, artiste
Sur une proposition de Pia Maria Martin

Du 18 au 22 mais 2015
Nadia Sabri, artiste et les étudiants de l’école d’architecture de Casablanca (Maroc).
Dans le cadre de Situations post, proposé par Katrin Ströbel et Sophie Orlando.

5 et 6 juillet 2015
Julie Crenn, docteur en histoire de l’art, critique et commissaire indépendante.
Dans la cadre de la résidence de recherche / post-diplôme 5/7
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