Espace à Vendre – Nice
Du 28 novembre 2015 au 16 janvier 2016
Vernissage le 28 novembre à 18h
Performeurs, vidéastes, artistes joueurs et burlesques, Éric Duyckaerts et Qingmei Yao étaient faits pour se rencontrer.
De conférences saugrenues en pseudo-réalités scientifiques, tous deux interrogent la connaissance et ses limites. Deux générations et deux origines éloignées pour un croisement inédit autour d’une thématique omniprésente dans leurs travaux : la Leçon. Tel sera le titre de leur exposition.
Éric Duyckaerts est l’artiste qui incarne peut-être au mieux la «belgitude» dans l’art contemporain. Représentant de la Belgique à la biennale de Venise en 2007, ce performeur de l’absurde nous perd en toutes langues dans son labyrinthe, nous apprend à compter sur “une main à deux pouces”, revisite l’abécédaire avec un grand A ou traque les indices invisibles d’une scène n’ayant jamais eu lieu. En savant fou, sa réalité est belle comme les nœuds, les anneaux et les entrelacs qui foisonnent dans ses dessins poétiques, présentés à l’Espace A VENDRE aux côtés de ses vidéos.
Prise entre nostalgie du communisme et folie du capitalisme, la société chinoise contemporaine est malmenée dans les interventions de Qingmei Yao. À quelques kilomètres de Nice, elle se plante dans les rues de la Principauté de Monaco pour entonner le troisième couplet de l’Internationale. Totalement méconnu chez nous, il n’est jamais chanté en Chine car ses paroles («L’État opprime et la loi triche, L’impôt saigne le malheureux; Nul devoir ne s’impose au riche, Le droit du pauvre est un mot creux.») sont jugées trop anarchistes. C’est munie de l’écriteau «Recrute mendiant/SDF pour une foire d’art contemporain» qu’elle parcourt les rues de Marseille à l’été 2015 pour ART-O-RAMA. Soumise aux contraintes administratives et bureaucratiques, elle parviendra néanmoins à installer le candidat idéal dans les travées de la Foire pendant tout un week-end.
Dessins, vidéos, photos : les traces laissées par ces deux artistes seront mises à disposition du public afin de reconstituer deux parcours intellectuels animés par le jeu et la délectation du langage.
Commissariat : Nicolas Vaquier