Le 7 novembre 2019 à 18h
Librairie du musée d’Art moderne de Paris

Ce livre retrace le parcours de Kara Walker (née en 1969), l’artiste afro-américaine la plus internationalement reconnue depuis Jean-Michel Basquiat, et revient sur l’histoire de la réception d’une œuvre qui affronte les limites de la représentation, en posant la question de la figuration du corps noir.

Puisant à la fois dans une méthode d’analyse formaliste et dans l’histoire politique de l’histoire de l’art, ce livre regarde les plus grandes œuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l’histoire de la réception de l’œuvre de Kara Walker aux États-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d’un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l’étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu’à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l’impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c’est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d’explorer.

Vanina Géré est historienne et critique d’art, angliciste et spécialiste de la place des femmes dans l’art contemporain. Elle a étudié à l’ENS Lyon puis a obtenu sa thèse de doctorat à la Sorbonne Nouvelle. De sa période à l’Institute of Fine Arts de NYU, cette petite-fille d’immigré chinois a gardé un intérêt prononcé pour les études féministes et les questions de représentation des minorités visibles. Elle est aujourd’hui enseignante en histoire et théorie des arts à la Villa Arson.

 

Vanina Géré « Les Mauvais Sentiments – L’art de Kara Walker », publié par Les presses du réel