Jusqu’au 31 mars 2018
The Film Gallery / Re:voir, Paris

Combien de temps faut-il pour assister à l’apparition d’une image ?
Les œuvres proposées dans Temps de pose, première exposition personnelle parisienne de l’artiste niçoise Emmanuelle Nègre, interrogent la photosensibilité des supports et des différentes temporalités des techniques de développement artisanal.
En s’intéressant à certains procédés considérés comme désuètes, tels que le rayogramme, l’anthotype, le cyanotype ou l’hologramme, ou alors en expérimentant avec le phénomène de la persistance rétinienne, au principe de la perception du mouvement dans le cinéma, la sélection de travaux exposés pour l’occasion à The Film Gallery questionne la notion de temps comme condition nécessaire à l’apparition des images.
Si la production de l’artiste portait jusque là principalement sur la recherche et la création de différents dispositifs de projection, ces nouvelles œuvres créés pour cette exposition   proposent une réflexion autour de la matérialité : les substances révélatrices de l’image sont à la foi l’outil de travail et le sujet représenté, tels que les graines de café dans les rayogrammes dévéloppés au cafénol, ou alors les cristaux de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium dans les cyanotypes, et encore le coucher du soleil issu du film Le Rayon vert d’Eric Rohmer est là pour rappeler le temps d’exposition au soleil nécessaire à l’apparition de l’image anthotypique. Le temps, la lumière, la substance révélatrice : ce sont les ingrédients essentiels au surgissement de l’image photographique.

Lors du soir du vernissage de l’exposition a eu lieu la performance de cinéma élargi Fovéa.
Emmanuelle Nègre s’occupe de la partie visuelle, en intervenant sur les projecteurs jouant de la lumière et créant un spectacle où la variation des couleurs et des ombres envahit toute la pièce. Des objets seront posés sur un tourne disque situé devant les projecteurs : le mouvement de ces derniers donne l’impression d’assister à un manège fantasmagorique tournant autour du spectateur. Geoffrey Boulier, multi-instrumentiste, crée une bande son psychédélique qui confère à cette danse d’objets et de lumières une dimension hypnotique.
Texte de Jessica Macor.

 

The Film Gallery / Re:voir – 43 Rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris
The Window –  1 Rue Gustave Goublier, 75010 Paris