Jusqu’au 30 décembre 2017
La Passerelle, Brest
Le projet de l’artiste française Julie Béna Have you seen Pantopon Rose? s’appuie sur le théâtre, l’antiquité, la mythologie, la littérature, la vie nocturne. Le personnage de Rose se définit par rapport à son lieu d’existence et aux gens qui l’entourent.
L’histoire de Have you seen Pantopon Rose? est composée d’objets, de textes, de gestes, de musiques que suivent deux entités : Rose Pantoponne, et le Choeur.
Le Chœur, c’est la parole principale, explicative, celle qui donne le la.
Rose Pantoponne, personnage quasi muet incarné par l’artiste elle-même, ce sont les gestes, les manipulations, les cocktails, la danse.
A l’origine, Rose Pantoponne apparaît dans les derniers chapitres du fameux roman de la Beat Generation Le Festin Nu à travers les divagations de l’esprit d’un vieux camé « z’avez pas vu Rose Pantoponne ? ». Have you seen Pantopon Rose? s’est construit à partir de cette apparition échappée du texte de William S. Burroughs vers l’incarnation de Rose. Parallèlement, Julie Béna entame la lecture de l’Odyssée d’Homère et se replonge dans la tragédie grecque. Pour elle, c’est un peu comme si Jack Kerouac avait croisé Homère Sur la route. Ainsi la Beat Generation rencontre le tragique antique. Have you seen Pantopon Rose?, c’est un mix entre une revue, une performance et une comédie musicale. Rose Pantoponne n’est pas un patchwork mais plutôt un cocktail surprenant, salé-sucré, doux-amer. La recette s’écrit au fur et à mesure. Des éléments viennent s’ajouter, se mêler pour sans cesse complexifier le goût et allonger le temps en bouche. Le projet produit à Passerelle Centre d’art contemporain constitue le dernier opus de cinq années de recherches pendant lesquelles Rose et le Chœur se sont construits et produits à Londres, à Montréal, à New York ou encore Los Angeles.
Il était temps pour Julie Béna de réunir tant d’expériences et une telle épopée en un lieu. Pour l’occasion, elle produit un film, partiellement tourné dans le Patio du centre d’art, dans lequel Rose va donc se dévoiler par les mots, la danse et la musique. Le film s’accompagne d’un corpus de sculpture qui entrent en dialogue. Ni environnement et encore moins décor du film, les pièces participent un temps à l’histoire pour mieux s’en détacher plus tard. Elles sont à Rose Pantoponne, ce que le lion peureux et l’homme de fer blanc sont à Dorothy dans le Magicien d’Oz, des compagnons de route qui continueront sans elle.
http://www.cac-passerelle.com/exposition/have-you-seen-pantopon-rose