21 octobre 2017 – Prolongation jusqu’au 2 février 2018
Agence Caisse d’Épargne Masséna, Nice
Avec les artistes : David Ancelin, Nicolas Desplats, Julie Kieffer, Ludovic Lignon, Pascal Pinaud, Jean-Philippe Roubaud, Xavier Theunis.
Un projet d’ ENTRE I DEUX mené par Rébecca François & Lélia Decourt
Et si la salle d’attente était une affaire de faux-décor ?
Quelque fois agrémentée de papiers peints offrant une échappée sur un paysage idyllique ou bucolique, la salle d’attente devient une fenêtre ouverte vers un extérieur inatteignable.
Ici, dans la tradition des dioramas et des trompe-l’oeil, les intérieurs avec vues se multiplient et décrivent les liens entre l’art contemporain et le décoratif.
Une série de dessins révèle la dimension picturale qui se niche dans le quotidien. Une lingette antidécoloration, des tests de couleurs de carrossiers ou le dos d’un puzzle fonctionnent comme des ‘‘morceaux de peinture’’. Ils se détachent du fond rouge où le logo bancaire apparait comme un motif ornemental. Une installation précaire et poétique dessine un paysage en suspens. Elle prend ses sources dans l’univers domestique comme ce demi-cercle rouge évoquant une scène matinale.
Les sculptures minimalistes aux allures de cheminée ou de vase totémique jouent sur les frontières entre l’art, l’architecture et le design. Cette scène d’intérieur est agrémentée de natures mortes réalisées au graphite. Truffés de détails iconographiques et symboliques, les dessins décrivent l’impermanence et la relativité de toute chose, tel un memento mori. En face, un dispositif de mesure, Veille statistique physique,permet de faire l’expérience du hasard physique.
Le comptage statistique forme une fluctuation sans cesse renouvelée et unique, à contempler comme un tableau, dans la matière, l’espace et le temps.
Dans un monde des apparences où tout n’est que leurre et illusion, un décor psychédélique émerge autour de l’univers du balnéaire : papier peint aux motifs de bouées de sauvetage, splash abyssal, amphore ornée d’une palme de plongée transportent le spectateur du désir amoureux au naufrage. L’agrandissement d’un paysage dupliqué par un effet miroir décale l’image de carte postale des années 1950 dans le champ de la peinture contemplative.
Une photographie d’une fenêtre bouchée par des parpaings contredit la notion de veduta (de l’italien « vue»). Cependant, le trompe-l’oeil opère et questionne l’illusionnisme pictural. La photographie interroge la nature même du médium et renvoie à un décor emprisonné dans l’espace bidimensionnel. Des palissades de papier singeant les grandes idéologies du XXe siècle mettent en abyme la fin des illusions modernes. Ici pas d’évasion possible, LA GRANDE ILLUSION atteint son paroxysme ; elle ne trompe plus.
Visite personnalisée sur rendez-vous
CAISSE D’ÉPARGNE DE MASSÉNA
6, Place Masséna à Nice
Mardi, mercredi et vendredi.
08h30 – 12h / 13h30 – 17h
Jeudi : 08h30 – 12h / 14h30 – 17h
Samedi : 08h30 – 12h