Samedi 16 juillet 2016 de 11h à 23h

Dans le cadre de la manifestation « Thorenc d’art », un programme d’animations culturelles et artistiques à l’initiative de la Communauté d’agglomération du Pays de Grasse, un prix destiné aux étudiants de 5eme année de la Villa Arson a été organisé pour la première fois.

Ce prix vise à offrir à 3 étudiant(e)s de la Villa Arson en fin de cursus la possibilité d’exposer leurs créations le 16 juillet à Thorenc.
Il comporte à la fois une dotation financière pour chaque lauréat et donne lieu à une résidence permettant au gagnant du 1er prix de travailler in situ en amont de l’exposition.

Ce concours s’est déroulé en deux temps : 12 étudiants présélectionnés ont été accueillis dans le village pour se familiariser avec les lieux et leur histoire afin d’élaborer des projets sur lesquels un jury a ensuite été amené à désigner trois lauréats qui, en l’occurrence sont trois lauréates.

1er prix : Lola Drubigny avec l’oeuvre « La ruine de l’image »


Lola Drubigny est née à Saint-Dizier, en Champagne. Diplômée de l’école nationale supérieure d’art de Dijon en 2014, elle a également étudié à Iceland Academy of the Arts à Reykjavik entre 2013 et 2014. Tout récemment diplômée de la Villa Arson, Lola vit et travaille à Nice. Dès la rentrée de septembre 2016, elle s’installera à Bruxelles.
Lors de ses visites à Thorenc, Lola s’est intéressée à l’histoire médiévale du village, a exploré les ruines du Castellaras et des environs. Elle a été intriguée par la difficulté à percevoir la limite entre les rochers et les ruines, la nature ayant repris ses droits sur les constructions, elle a fait siennes les pierres taillées par la main de l’homme. La ruine de l’image est une création vidéo dans laquelle les images dévoilent la relation entre la nature et l’architecture. L’aspect mystique de la ruine et sa persistance dans le temps ont été les vecteurs de la « ré-activation » du lieu. Lola a proposé aux habitants du village qui le souhaitaient, de participer au projet en figurant dans la vidéo, venant hanter le lieu par leur présence. La bande sonore de la vidéo fait partie d’un long cycle de créations sonores appelé le son du silence. Le projet s’est construit en collaboration avec la danseuse et chorégraphe Naïma Mazic. Les artistes ont travaillé ensemble à la conception d’une image comme une « cendre vivante ». Le projet sera diffusé le 16 juillet dans l’église du village.

2eme prix : Maïa Izzo-Foulquier avec « Vous êtes invités »


Maïa est née en 1991. Après un cursus en Sciences Politiques, elle intègre l’École Nationale Supérieure de la Photographie dont elle est diplômée en 2014. La même année, elle est lauréate du prix Louis Roederer lors du Festival de la Photographie de Deauville et rejoint l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nice où sa pratique plastique se développe autour de différents médiums. À travers des productions qui rassemblent à la fois la photographie, la vidéo, le texte et l’installation, elle développe aujourd’hui un travail qui explore les enjeux de la relation à l’autre et les différents langages de l’intimité et du désir.
Durant son parcours, elle assiste, entre autres, Antoine D’Agata au sein de l’agence Magnum. Tout récemment elle vient d’être diplômée de la Villa Arson. Elle vit et travaille entre Nice et Marseille.
« Vous êtes invités » est un projet participatif et relationnel qui a pour but de créer des liens et des interconnexions entre l’artiste, la création, les habitants du village et les visiteurs de l’événement. L’installation prend la forme d’un appartement insolite installé dans un jardin privé du village de Thorenc. Dans cette installation « in situ », Maïa propose de recréer un espace de vie, un « appartement extérieur » fantasque, dans lequel les visiteurs pourront venir partager un moment de détente, de discussions, d’échanges, de rencontre ou de simple curiosité. Les pièces de cette maison éphémère seront toutes présentes et visibles sur un seul et même site. L’appartement sera majoritairement composé d’objets récupérés, détournés, ainsi que de matériaux pauvres. On y trouvera des créations loufoques comme des téléviseurs colorés avec des dessins à la place des écrans, des fleurs qui poussent dans des casseroles, des livres où les mots s’effacent pour créer de nouvelles phrases, une baignoire au milieu du jardin …

3eme prix : Stessie Audras avec « Les ombres »


Après avoir poursuivi des études en comptabilité et en anthropologie à l’université de Lyon, Stessie s’est orientée vers le domaine artistique par le biais de rencontres inattendues. Sans réelle connaissance ni pratique, elle a obtenu la confiance de ses interlocuteurs. C’est ainsi qu’elle fut admise en classe de préparation des Beaux-Arts de Sète, puis à la Villa Arson où elle vient d’obtenir son diplôme de fin d’études.
Au travers d’une certaine efficacité visuelle, voire d’une esthétique qu’on pourrait, à première vue, qualifier de frontale, le travail de sculpture de Stessie s’agence de manière assez triviale en croisant références populaires et utilisation de matériaux nobles. Révolution surréaliste de l’être, dans ses sculptures, un corps dysfonctionnel réintègre une sorte de fonctionnalité, parfois sous forme d’objets usuels. Une « inquiétante étrangeté » se dégage de ses créations, familière et menaçante, séductrice mais répulsive. Stessie a décidé d’installer dans un jardin du village des têtes chevelues surgissant de la terre. Elles représentent les miroirs des multiples vies de Thorenc, initiées par un grand nombre de figures bien éclectiques afin d’en arriver au Thorenc d’aujourd’hui. Un Thorenc qui porte les traces de ses successifs résidents. Ce que « Les Ombres » font vivre c’est le retour de ces personnes qui ont forgé ce lieu, non sans ironie, par l’apparition de ces têtes chevelues sortant de terre.

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