Sharon Alfassi au Salon de Montrouge

24 avril – 18 mai 2021
Reporté (en attente de nouvelles dates)

Sharon Alfassi est sélectionnée pour la 65éme édition du Salon de Montrouge 2020 pour une exposition personnelle.
Ce Salon, qui devait se tenir du 24 avril et 8 mai, est de nouveau en passe d’être reporté.

La Villa Arson apporte son soutien à cette jeune artiste diplômée en 2018 pour son exposition et tous ses encouragements dans ces circonstances de report successifs.

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Sharon Alfassi

La notion d’empowerment est autant employée par des logiques d’émancipation – se donner les moyens d’agir sur sa situation sociale – que par des stratégies managériales – la responsabilisation individuelle doublée d’une injonction à la réussite. Sharon Alfassi saisit ce paradoxe pour analyser les dynamiques internes de la culture populaire. Chez elle, l’empathie se confond à la lucidité.

« Pour mon moodboard à propos de Dieu.esse, j’ai réuni le Bernin (L’extase de sainte Thérèse) et Kanye West.
C’est l’histoire d’un.e Dieu.sse qui regrette d’avoir créé les humains, endossant le rôle de loser : s’iel est parfait.e, iel ne devrait pas éprouver des regrets », dit-telle. Quand elle inscrit des punchlines de rap sur ses vases en céramique, elle y intègre des éléments de la culture BDSM, replaçant l’histoire des virilités dans une archéologie.
Quand elle confectionne un costume sadomasochiste, il est impossible de déterminer s’il sert à dominer ou à se faire dominer. Les performances-fêtes qu’elle organise, inspirées de la culture du voguing, des raves et des kermesses, mettent en scène des personnages entre l’humain et l’animal, l’héros et l’antihéros. Un panthéon générationnel en quête de mythologies nouvelles. « On the road to success but bloquée au périph », soupire l’une de ses créatures.

Qu’elle s’intéresse à la fratrie Kardashian ou à la version manga du Capital de Marx, Sharon Alfassi cherche à « ralentir le flow de data » avec des matériaux nobles (porcelaine, soie, cuir) et des techniques longtemps jugées mineures : des vases aux costumes, jusqu’à la peinture figurative. Ses performances de l’affirmation de soi intègrent l’auto-critique à travers la parodie, s’inspirant de la définition du « camp » par Susan Sontag : où est le vrai et le faux des identités sachant qu’elles sont performatives?

Pedro Morais

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+ Sharon Alfassi
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