Chapitre 1 : jusqu’au 19 décembre
Ouvertures exceptionnelles les dimanches 6 & 13.12 de 14h à 18h
Chapitre 2 : 5 – 30 janvier 2021
Backslash, Paris
Pour sa première exposition à Backslash, Maxime Duveau convoque une entité avec laquelle il joue depuis plusieurs années, la ville foisonnante de Los Angeles, et lui soumet un parallèle avec une banlieue française typique, Conflans-Sainte-Honorine. Il opère ainsi une transition entre ces deux cités à l’opposé l’une de l’autre, et ce à travers une correspondance entre deux images urbaines lambda par excellence, la station service et le carrefour. Sujets parfaitement ordinaires, il les magnifie et leur offre une majestuosité à travers de grandes compositions dessinées et sérigraphiées.
L’analogie entre les deux entités urbaines se décline en deux temps, l’un consacré à la mégalopole américaine, l’autre présentant une apparition progressive d’images de banlieue française. Lors du second accrochage, des images de Conflans-Sainte-Honorine s’immiscent dans la topographie de Los Angeles mais la différence reste si subtile que le spectateur se trouve saisit d’une impression de déjà-vu. Avec cette une exposition double, l’artiste invite à deux rendez-vous distincts finalement indissociables.
La technique de Maxime Duveau est incontestablement reconnaissable. Ses dessins sont réalisés à partir d’images photographiques décomposées de manière obsessionnelle. Un seul cliché peut devenir le modèle (tel qu’il a été décrit durant des siècles) pour une multitude d’œuvres composées de manière hétéroclite, par le biais notamment du fusain, de la sérigraphie ou encore du tampon à l’encre de Chine. Ainsi la photographie d’un carrefour de Conflans-Sainte-Honorine se décline sous plusieurs formes, à la manière d’un peintre et sa muse.
Pour cette nouvelle exposition, l’artiste s’est plongé dans le répertoire photographique qu’il crée depuis des années maintenant, banque d’images inépuisable et incontestablement urbaine.
L’artiste explique: «Je pars de photos pour réaliser mes dessins. Je les imprime, je fais une mise au carreau, ce qui me permet de les reporter sur mon grand dessin, je scotche,je dessine, je découpe… c’est la majeure partie de mon temps de travail. Une fois l’image posée je viens ensuite dessiner au fusain, le plus souvent, de manière dynamique, empirique. J’enlève ensuite les scotchs et le dessin se révèle. Même si je maîtrise de mieux en mieux ce procédé, je me laisse la possibilité d’accidents, de surprises, la possibilité de jeux, de rejouer.»
A Backslash, Maxime Duveau recouvre totalement certains murs de la galerie de tampons réalisés à partir d’images citadines en noir et blanc, à la manière du all-over. Ces écrins picturaux, travaillés de manière quasi frénétique, accueillent des dessins presque topographiques où les univers architecturaux se mêlent à des formes végétales parfois envahissantes, voire inquiétantes. Toute la culture musicale et cinématographique de l’artiste rejaillit dans ses compositions complexes empreintes de rock américain des sixties et de longs métrages lynchiens.
Ici, deux espaces temps distincts se côtoient: la fourmilliance de Los Angeles confrontée à la quiétude de Conflans-Sainte-Honorine; l’agitation d’une mégalopole américaine face à l’immuabilité d’une banlieue française. Mais les images finissent par se confondre et, au fur et à mesure de l’exposition, l’on commence à se questionner sur ce que l’on regarde. C’est toute la maestria de l’artiste, arriver à nous perdre dans les possibles traits communs de ces deux urbanités, si opposées à la base.
À cette somptuosité de noir et blanc, Maxime Duveau ajoute désormais une nouvelle couleur à sa palette, le bleu qu’il décline par la technique du cyanotype. Il offre ainsi une multitude originale de possibilités stylistiques et annonce une évolution insoupçonnée dans son travail esthétique. Né en 1992, Maxime Duveau est diplômé de la Villa Arson à Nice. Il est récipiendaire de nombreux prix, notamment le prix David-Weill ou encore le Prix de la Jeune Création -7000 Art Company.
Son travail a bénéficié d’expositions personnelles dans des lieux prestigieux dont la Fondation pour l’art contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon à Annecy et le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne sous le commissariat de Martine Dancer-Mourès. Maxime Duveau a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à l’EAC les Roches, à l’Institut de France ou encore la Villa Cameline de Nice.
Ses œuvres sont présentes dans des collections privées et publiques de renom, dont le MAMC+ de Saint-Etienne, la Ville de Lyon, la Fondation Colas et l’artothèque de Pessac.
Infos : backslashgallery.com