Du 15 mars au 13 mai 2019
Musée du Louvre, Paris
Et événements associés
In loving memory of Charles, Aziz, Félix and Léon
Dans une salle du Louvre nommée « Arabie Heureuse, Arabie Déserte », quelques visiteurs s’arrêtent devant la stèle dite « de Teima ». Ils et elles sont invité.e.s à se rapprocher de la vitrine pour observer les inscriptions araméennes gravées dans la pierre. Mais bientôt sous leurs yeux, de nouvelles lettres apparaissent… Elles leur chuchotent les éclats d’une histoire à la fois proche et lointaine. Elles mêlent les langues, les paysages et les passages. C’est une œuvre qui vient de s’ajouter au musée, elle fait ressurgir les voix du passé, Léon, Charles, Félix, Aziz : « nous devons enfin amnistier cet insurgé ».
INFOS : Musée du Louvre, aile Sully, niveau 0, salle 314.
Installation de Pierre Michelon, réalisée en collaboration avec Salem Khchoum, agrégé d’arabe de l’ENS de Tunis, docteur de l’ENS de Lyon, maître de conférences en langue et linguistique arabe à l’université Lumière Lyon 2.
Commissariat : Marielle Pic, directrice du département des Antiquités orientales au musée du Louvre.
VOIX / ECHOS / EVÉNEMENTS ASSOCIÉS
Le samedi 30 mars à 14h00, Un lieu pour respirer, Les Lilas. Autour d’Aziz ben Cheikh el-Haddad, Eugène Mourot et Louise Michel notamment, rencontre avec la cinéaste Fatma Zohra Zamoum : Les possibles de l’histoire, les lacunes comme ressort de la fiction. (La rencontre avec Fatma Zohra Zamoum sera précédée d’une visite de l’exposition à Un lieu pour respirer, au côté de Christèle Dedebant, plus d’infos ci-dessous)
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Amara
Projections au Cinéma du réel, sélection française
C’est dans le désordre que l’Histoire arrive jusqu’au présent. De la même façon, Amara prend la forme d’un ruban de Möbius, sans début ni fin. Les temporalités se chevauchent d’ailleurs au sein même de l’image : sur un plan filmé par Pierre chez Fouad apparaît le message qui marqua le début de leur correspondance, quelques années plus tôt. On apprend que le grand-père de Fouad, Amara Mennana, fut envoyé au bagne en Guyane pour avoir tenté de dérober un troupeau de chèvres dans une Algérie que l’on disait alors française – acte probablement politique dont les circonstances exactes resteront troubles. Son fils perdit bientôt sa trace, pour ne jamais la retrouver. Tous deux travaillés par cette histoire, Pierre et Fouad entament des démarches auprès d’institutions diverses afin de connaître enfin le destin d’Amara. Les documents d’archives exhumés et messages échangés, qui nous informent de la progression de l’enquête, se superposent à des paysages filmés dans le Colorado, où réside Fouad, en Guyane, où se rend Pierre, et là où tout commença : en Algérie. Faisant résonner les mots dans ces paysages tous marqués par la colonisation, Amara annule pendant 110 minutes les gouffres qui séparent des temps et des lieux distants, tisse une toile à laquelle la présence d’une faune intemporelle confère une dimension cosmique. Les lieux et les animaux sont d’ailleurs crédités au générique au même titre que les êtres humains. Le film apparaît alors comme une archive pour le futur, qui témoignera de l’amitié qui naquit un jour entre un Français et un Algéro-Américain réunis par une même hantise, et par une commune plongée dans l’horreur coloniale. – Olivia Cooper-Hadjian
INFOS : Le vendredi 15 mars à 21h00, au Centre Pompidou, salle C1 (séance suivie d’un débat)
Le jeudi 21 mars à 21h00, au Forum des images, salle 300. (sans débat)
Bande-annonce : http://www.cinemadureel.org/film/amara/
Le samedi 23 mars à 14h00, Amara — une séance supplémentaire, à Un lieu pour respirer (ex-espace Khiasma) suivie d’une rencontre avec la philosophe Seloua Luste Boulbina et l’historien Antonin Plarier : Des bandits algériens au bagne : des travaux forcés à l’évasion
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C’est la nuit maintenant — giờ sang đêm hết rồi
Exposition-atelier à Un lieu pour respirer (Ex-Espace Khiasma)
Du bout de ses doigts, de son front vers le ciel, Trần Tử Yến imite le mouvement des souvenirs qui disparaissent de sa tête. Il prononce quelques mots devant la caméra, comme pour illustrer son geste : « Mais c’est la nuit maintenant… ». En 1929, un jeune communiste vietnamien nommé Trần Tử Yến est condamné pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Avec 535 autres camarades, il est déporté de « l’Indochine » vers les « établissements pénitenciers spéciaux » de l’Inini, une subdivision de la Guyane française. Il décède en 2001 à Cayenne, à l’âge de 92 ans, sans avoir revu son pays natal. Ecrite à plusieurs mains, parlée à plusieurs voix, cette exposition polyglotte (français/ vietnamien) présente l’unique témoignage audiovisuel de Trần Tử Yến, recueilli par la réalisatrice Geneviève Wiels en 1999. Retranscrite en français et en vietnamien, la voix fragile de Trần Tử Yến nous ouvre à des paysages, des images et des passages. C’est peut-être la nuit mais des alliances se sont créées pour raconter son histoire, entre traductrices et historiennes, entre les condamnés et leurs geôliers, entre les filles guyanaises de Trần Tử Yến et leurs cousin.e.s du Việt Nam.
INFOS : Du 18 au 31 mars Un lieu pour respirer (ex-espace Khiasma)
15 Rue Chassagnolle, 93260 Les Lilas / Metro 11 / Porte des Lilas ou Mairie des Lilas
Une exposition-atelier de Pierre Michelon avec Trần Tử Yến et Trần Tử Yên, Muguette, Claudette, Josette et William Tran-Tu-Yen, Christèle Dedebant, Trần Phương Thảo et Maxime Bichon.
Translations : Trần Phương Thảo & Đoàn Ánh Thuận
Enregistrement et création sonores : Diane Blondeau
Sur rendez-vous tous les jours de la semaine (06 27 22 14 75) ou du mercredi au samedi de 15h à 20h / Durée de la projection bouclée : environ 90 min
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Le lundi 18 mars à 19h00, Lundi de PHANTOM,
présentation de l’installation-video
Le samedi 23 mars à 14h00, Un lieu pour respirer, projection supplémentaire du film Amara suivie d’une rencontre avec la philosophe Seloua Luste Boulbina et l’historien Antonin Plarier (Des bandits algériens au bagne : des travaux forcés à l’évasion)
Le samedi 30 mars à 17h00, Un lieu pour respirer, visite de l’expo et rencontres avec la journaliste et historienne Christèle Dedebant (L’impossible voyage retour de Joseph Tran Tu Yen ou les tribulations du dernier déporté politique du bagne de Guyane) et la cinéaste Fatma Zohra Zamoum (Les possibles de l’histoire, les lacunes comme ressort de la fiction).