10 novembre – 8 décembre 2017
Librairie A Balzac A Rodin, Paris
Commissariat : Caroline Kervern & Aziyadé Baudouin-Talec
Cette première exposition des Ecritures bougées, Centre de Littérature Contemporaine rassemble une vingtaine d’oeuvres historiques et contemporaines autour de l’écriture sous diverses formes : sonore, manuscrite, typographique, vidéo, sculpturale, photographique.
Cette exposition mêlera différentes pratiques qui font surgir l’écriture dans le réel au travers du prisme de l’expression (écrite, orale…) comme affirmation (Qu’est-ce que je veux dire ?), comme possibilité/impossibilité (Qu’est-ce que je peux dire ?) ou comme doute (Euh.).
Le titre de l’exposition est une citation déformée de la réplique de l’actrice Anna Karina dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard « Qu’est-ce que je peux faire, j’sais pas quoi faire. » qu’elle répète de manière lancinante dans une scène au bord de la mer tandis que Jean-Paul Belmondo écrit un texte sur un rocher. Ici la question du « dire » remplace celle du « faire ». L’écrivain autant que l’artiste se trouve en permanence face à la question des possibilités du dire articulées à sa volonté ou son désir. La multiplicité des contextes ou des protocoles peut parfois être un obstacle au « dire » ou à l’écriture comme dans la vidéo La pluie (projet pour un texte) (1969) de Marcel Broodthaers où l’on peut voir l’artiste commencer à écrire sur une feuille blanche. A mesure qu’il écrit la pluie vient effacer son texte. On peut aussi penser à la vidéo Open book (1974) de Vito Acconci où apparait en gros plan la bouche de l’artiste qui parle en maintenant sa bouche ouverte ou encore le film Mon amour (2014) de David Lamelas où défile un texte de théâtre flou tandis que le nom des personnages, ELLE et LUI, est net. Ainsi dans ces oeuvres le texte est rendu illisible ou la parole inaudible. La contrainte appliquée à l’artiste ou au spectateur est l’objet du dire autant que l’écriture elle-même ou la volonté du « dire ». A l’opposé d’autres artistes avec différentes intentions affichent de manière radicale le langage. On peut citer parmi eux Lawrence Wiener, John Giorno ou encore Barbara Kruger. L’écriture spatialisée fait corps avec l’architecture ou l’espace de la rue. Ces artistes redonnent au langage leur dimension poétique et politique à l’échelle de la ville ou d’une pièce.
Céline Ahond
Jean-Baptiste Brossard
Dominique Blais
Antoine Boute
Mathieu Brion
Pascal Brocolicchi
Esmeralda da Costa
Pamina de Coulon
Stéphane Degoutin & Gwenola Wagon
Marcelline Delbecq
Clément Delhomme
Miléna Desse
Jérôme Game
Gabriel Gauthier
Joël Hubaut
Loris Humeau
Emma Kraak
Arnaud Labelle-Rojoux
Estelle Labes
Cécile Le Talec
Léopold Pasquier
Laurent Prexl
Lidwine Prolonge
Félix Ramon
Théo Robine-Langlois
Chloé Schuiten & Clément Thiry
Jeanne Tara
Florian de Vaulchier
Librairie
A Balzac A Rodin
14bis rue de la Grande Chaumière, 75006 Paris
9 novembre – 8 décembre