Samedi 19 et dimanche 20 septembre 2015 de 10h à 12h et de 14h à 18h
MDAC / Hauts-de-Cagnes

Ce week-end Cagnes rend hommage à Yves Klein
La MDAC y participe et  invite un jeune artiste, Rémi Amiot, à déposer une oeuvre

La matérialité de l’immatériel
En 1958, l’artiste Yves Klein réalise une exposition complètement vide, intitulée La spécialisation de la sensibilité à l’état matière première en sensibilité picturale stabilisée mais plus connue sous le nom d’exposition du vide, à la galerie Iris Clert, à Paris. Il s’agit d’une suite de salles vides aux murs peints en blanc. Mais si l’espace intérieur de la galerie, entièrement peint en blanc, est laissé vide, l’extérieur est, orné de bleu : la vitrine est peinte en bleu, un rideau bleu accueille les visiteurs, les cartons et les timbres des invitations sont bleus, jusqu’au cocktail offert par l’artiste, teinté de bleu de méthylène. Ainsi, l’espace blanc de la galerie peut être perçu comme contaminé par le bleu. Malgré l’affluence, c’est le scandale.En 1959 il fait la vente de zone de sensibilité picturale immatérielle contre paiement en petitslingots d’or jetés ensuite dans la Seine En 1960 il fait son saut dans le vide dont il présente une photographie dans une fausse édition du « Journal du Dimanche » consacrée à son exploration du vide, le 27 novembre 1960.Un homme dans l’espace ! Le peintre de l’espace se jette dans le vide!.. Il publie aussi des manifestes qui invitent à interpréter son œuvre dans le sens d’une quête de l’immatériel. « Mes peintures ne sont que les cendres de mon art »

Yves Klein est un artiste de l’immatériel, un regardeur de l’au-delà , il se situe toujours par de-là le visible, par de- là le matériel et par de-là les conventions.
En hommage à cet artiste, la MDAC a choisi de rendre palpable l’expérience du vide et de l’imprégnation du corps dans l’espace en vidant son lieu d’une part et en invitant un jeune artiste, Rémi Amiot, à déposer une oeuvre Femto-copieur.

Rémi Amiot présente ainsi un photocopieur modifié pour que celui-ci se déclenche automatiquement toutes les 4O secondes sans capot de protection, laissant la vitre nue. Ainsi, il ne s’agit plus de faire une copie du matériel mais plutôt, de manière répétitive, faire une cartographie temporelle de l’espace, et ce, durant toute la journée. L’espace vide, au dessus de la vitre du copieur, se laisse inlassablement photographier. Et si, par instant, le corps vient s’y coller, l’artiste y est préparé. Ce corps y est alors pris entre le matériel et l’immatériel. Rémi Amiot nous révèle une poésie de l’inéluctable, de la fin de l’encre, de la fin du papier, de la fin du jour, vers encore plus de vide , de blanc ; vers l’immatérialité de l’au-delà des choses.

Présence de l’artiste samedi de 14h à 18h

MDAC / Hauts-de-Cagnes
1 Place du Château

http://www.remiamiot.com/